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La colline de Valcros : Montbriant et Bellevue
Rose Cézanne, née en 1854, est la sœur cadette de Cézanne. Le 26 février 1881, elle épouse un avocat aixois, Maxime Conil. Quelques mois plus tard, en juin, les jeunes mariés vont passer quelques jours à Paris où Cézanne les reçoit : « Dimanche matin, ma sœur étant malade, j’ai été obligé de les rembarquer pour Aix. Le premier dimanche du mois, je les avais accompagné à Versailles, la ville du grand roi, voir les grandes eaux ». (Lettre à Zola, 1881). Maxime Conil possède la propriété de Montbriant située à l’ouest d’Aix-en-Provence, sur le versant sud de la colline de Vacros. Le 2 décembre 1886, après la mort de Louis-Auguste Cézanne, Rose Conil, avec sa part d’héritage, achète la bastide voisine, Bellevue comprenant une maison de maître, des dépendances et un pigeonnier, pour la somme de 38.000 francs. Cézanne peindra au moins huit fois, à l’huile et à l’aquarelle la maison de sa sœur.
A quelques centaines de mètres de là, il installe son chevalet sous les grands pins de Montbriant. La vue s’étend sur la vallée de l’Arc, enjambée par le viaduc du chemin de fer avec en toile de fond, la montagne Sainte-Victoire. Quelques éléments du paysage permettent de resituer avec exactitude le lieu où Cézanne peignit les deux « montagnes Sainte-Victoire au grand pin » au-dessus de la bastide qui avait appartenu à monsieur de Tournadre, aujourd’hui le Tubet des Petites Sœurs du Père de Foucauld. La petite route des Milles et la voie de chemin de fer Aix-Rognac passent sous la bastide vieille alors propriété de François Beinet, avocat, puis juge d’instruction et président du tribunal civil de Digne. Joachim Gasquet évoque ces deux toiles : « Devant vous, au soleil virgilien, la Sainte-Victoire, immense tendre et bleuâtre, les vallonnements du Montaiguet, le viaduc du pont de l’Arc, les maisons, les frissonnements d’arbres, les champs carrés, la campagne d’Aix. C’est le paysage que Cézanne peignait. Il était chez son beau-frère. Il avait planté son chevalet à l’ombre d’un bouquet de pins. Il travaillait là depuis deux mois, une toile le matin, une l’après-midi ».
Celle du matin, « La montagne Sainte-Victoire au grand pin » (NR 598 - 1886-87, 59,5 x 72,5 cm), est aujourd’hui conservée à Washington D. C., The Phillips Collection.
Celle de l’après-midi, « La montagne Sainte-Victoire au grand pin » (NR 599 - vers 1887, 66 x 90 cm), appartient au Courtauld Institute Galleries, à Londres.
A la fin de l’année 1889, Renoir rejoint Cézanne à Aix et loue Bellevue à Maxime Conil. Les deux artistes peignent, côte à côte, Sainte-Victoire depuis la colline de Valcros et la maison de Bellevue avec son pigeonnier.
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