Jardins Composés

Triste fin de chantier!

Hier, vers 16 h je m'apprête à partir de ce jardin pour un Anglais, où je peaufinais quelques derniers détails, et l'orage arrivait, ciel bien noir, voile blanc de la pluie qui tombe au loin. Je rentre à Goult après un détour chez le pépiniériste. Le jardin est sous le ciel noir, au loin, dans la vallée du Luberon.

Ce matin, tout le jardin est haché menu, les grêlons n'ont pas encore fondu, le voisin me dit qu'il a grêlé pendant une heure, hier vers 17 h.

Les lavandes presque en fleur, ont presque toutes leurs tiges pliées, un grêlon pour chacune. C'est dire si la grêle était serrée.
Tout est aplati, cassé, alors que ce jardin prenait son rythme de croisière, presque totalement en fleurs...

Bon il me restait à faire une belle photo des glaçons qui prenaient le soleil.

Dans une semaine, je crois que tout sera rentré dans l'ordre, mais le client arrive vendredi, après demain!

Mais en attendant, un gros zéro pour la nature !

Chaque jour, la pluie se lève!

L'ail de printemps

ALLIUM sphærocephalum L. - Ail à tête ronde

Paysagiste du patrimoine naturel, je n'ai fait qu'intégrer mes jardins d'enfance, mon regard de rapace sur tout ce qui touche à la nature. Ce qui m'a perturbé quand même, c'est que je rencontre des images correspondantes à mon état d'esprit, face à la nature: un singe sur une poutrelle de bois humide, des sourires d'anges dessinés par la fleur de romarin, et un ourson dans la mousse...
Cet ail d'un violet perçant, se plaît sur tous les talus des routes, comme d'autres plantes très colorées; je me suis laissé intriguer par cette flore des talus, si bassement déchiquetée par les broyeuses au printemps. Est-ce les voitures qui déportent les graines, est-ce la pente drainante, est-ce l'étagement des plantes qui recoivent mieux la lumière et poussent mieux? J'ai la sensation qu'on vit mieux sur un talus.

Alors je sauve, non par militantisme, mais je trouve une beauté dans pas mal de plantes des talus.

Il y aussi sur les routes du Vaucluse en tout cas, des situations analogues, car, les plus belles floraisons se trouvent sur l'emprise des machines de la DDE, c'est à dire je crois dans les massifs forestiers à cause des incendies, 20 ou 30 m de la route.

Y en a!

Y en a qui certifient, d'autres qui multiplient,
Certains qui dénotent, dans la vie, comme Vit..
Et si elles supplient, de croire, à l'heure qui vient!
Il dit qu'il sera plus que le temps, qui, advient.

D'autres qui rient!

D'autres que lui, qui ne rient pas et endorment,
Pour savoir où le temps se pose, et d'ailleurs!
Un Tant qu'il ne se trouve, et avec l'éternuement!
D'une mouche qui ne se retrouve, à l'aise, dans ma bouche...

Ils sourient! Et lâchent la prise d'un soir. Merde.

Demain, si un lendemain, pourras produire et reproduire!
Ce constant passage, limites aux pourquoi...luire!
Ils disent qu'ils ne sauraient pas, la Seine coule!
Embarcadères épuisants de la renonciation, les boules.

Elles sourient aux reflets d'une scène...

Des pluies, des parapluies!

Cette nuit, il est tombé 40 mm d'eau dans la bassine du jardin. Ce soir il repleut et alors! En Val Cluse, qui n'est qu'un déversoir, de bassins versants, de maudits et d'heureux, le contraste se fait jour.

D'aiguiers, de tunnels à eau creusés dans la montagne, des terrasses qui vivotent au gré de nos ancêtres, ordonneurs d'une futilité, aujourd'hui étouffée.

Là çà pleut, Lasse la pleut! la Durance gonfle, et l'abondance...les quotas aquatiques vont-ils disparaître? comme le pétrole... y en t-il ou pas?

Les plantes de la garrigue vont-elles pourrir? par la racine...

Le changement climatique, sécheresse annoncée pour les uns, ouragans pour les autres!

A voir! chaque jour annonce de quoi s'adapter.

Inquiétude! et parapluies...

Cette dimension!

Je souhaite voir un jardin de la dimension de la 3e D, mais pas d'en bas, d'en haut. S'il pouvait y avoir un rocher de dix mètres de haut, j'en ai connu au dessus d'un jardin, mais çelà ne suffit pas!
Être un aigle plus haut! J'adore les rapaces, et il fallait voir les danses dans le ciel qu'ils faisaient cet après-midi...ils sont passés au-dessus de moi, et je dirais des aigles de Bonelli...mais absolument pas sûr.

Ils sont là en photo, mauvaise, désolé! mais la prochaine fois, promettez de les prendre en photo, et mieux que moi.

J'ai planté toute l'après-midi, des plantes couvre-sol de la garrigue dans un jardin.

J'aime bien les contrastes et ce qui oppose...

Bon regard! Hélianthème, lin de Narbonne, thym en fleurs

J'aime bien la Vie, celle qui écartèle et qui protège...

Là au ras du sol, insignifiantes.

Parmi d'autres!

«Le jardin, c'est de la philosophie rendue visible.»
[ Erik Orsenna ] - Extrait de la revue Le Monde de l'éducation - Juillet - Août 2000

«Plus qu'aucun autre art, celui des jardins dépend d'un bon vouloir allié à de gros et durables moyens.»
[ Erik Orsenna ] - Extrait d'une interview avec Pierre Boncenne - Le Monde de l'éducation - Juillet 2000

«Tout jardin est, d'abord l'apprentissage du temps, du temps qu'il fait, la pluie, le vent, le soleil, et le temps qui passe, le cycle des saisons.»
[ Erik Orsenna ] - Extrait de la revue Le Monde de l'éducation - Juillet - Août 2000

Des KM de nuages, des mm d'eau!

Le cycle est infernal, celui de l'eau, en ce printemps. Depuis Mars, avec quelques grosses averses, puis Avril ressemblant de mieux en mieux à un vrai printemps en Provence, comme il y a trente ans, voici le mois de Mai, mélange de très beau temps, de gros orages, de sirrocco depuis trois jours, avec des orages qui passent aussi vite que l'éclair, créés et poussés par des vents de 68 km heure, des bourrasques qui rendent fous, du sable jaune sur les feuilles...

Des concentrés d'orage de 1 km de large qui s'abattent sur un lieu au hasard d'une électricité concentrée, des arbres à l'épreuve de l'enracinement inverse (ici c'est le Mistral dominant), des jardins qui souffrent du vent chaud, des tiges de plantes amorphes malgré la pluie!

Et qui dit que la garrigue en Provence est sèche et sans couleurs!










Mon petit parapluie!

Si ? je prends parti...

"La tristesse n'est rien d'autre qu'un mur qui s'élève entre deux jardins." Khalil Gibran

Raffaeli Milani"
La mémoire du jardin et le paysage sont vus ensemble comme la médiation entre l’être et l’existence, oscillant entre l’idéal du sentiment et le jeu de la réalité. Aujourd’hui la perte d’identité des lieux affirme la renonciation à la beauté d’où l’impératif de réinventer le jardin au risque de «ne plus espérer la retrouver, ni même nous améliorer nous-mêmes», cette nécessité fluctuant également dans la profondeur du spirituel et de l’inexprimable."

"C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes" Jean Anouilh

Un lieu, un jardin doit briser, accepter! une limite entre montrer son caractère et taire ses prétentions, se fondre dans un ensemble. Pour qu'un silence particulier s'impose. Pas de recommandations à faire, car un lieu impose sa propre personnalité.

Contempler la Nature en Mai, vaut de prolonger une certaine forme de gaieté. C'est comme le temps qui passe, qui s'enraçine dans le Tant, de l'instant. Comme une racine, qui se forge une existence, pour un beau mois de Mai. Et des fleurs si belles, la nature vaincra!

Existence.

Iris

© Maxence de Camaret

© Maxence de Camaret